
Le 1 octobre 1990, 32 ans déjà que les troupes du FPR (Front Patriotique Rwandais) appuyées par l’armée Ougandaise franchissent la frontière Rwandaise au niveau de Kagitumba dans le Nord Est du pays en direction de Gabiro.
Une date qui restera gravée à jamais dans la mémoire des Rwandais comme étant le début d’un long calvaire que certains appellent à juste titre le drame rwandais.
Ce petit pays paisible d’Afrique centrale jadis appelé la Suisse d’Afrique et présenté comme un bon modèle de développement, malgré son enclavement et sa pauvreté en matière première, allait devenir le théâtre de combats, de massacres ainsi que d’enjeux géopolitiques et de guerres dans lesquelles Anglo saxon et Français allait se livrer sans merci. Une Guerre qui s’étalera même au-delà des frontières car l’objectif ultime en était d’avoir la main mise sur les minerais du Congo. Le Bilan sera assez lourd. Aujourd’hui on compte plus 7 à 8 millions de morts Congolais et rwandais Hutu, Tutsi confondu ainsi que le plus grand exode que le pays n’ait jamais connu. Plus de 4 millions de réfugiés qui ont traversé les frontières du Pays en juillet 1994. Même si aujourd’hui ce chiffre a considérablement baissé, il reste néanmoins des centaines de millier d’hommes, femmes et enfants entassés dans les forêts de l’est de la RDC. Sans compter ceux qui sont éparpillés dans des pays d’Afrique et ceux du monde entier.
Toujours d’ailleurs malmenés, car ayant perdu le statut de réfugiés ils ne bénéficient d’aucune aide internationale. des attaques ciblées ou de grande envergure sont souvent menées à leur encontre par ce même FPR, actuellement au pouvoir et cela toujours dans le silence absolu de la communauté internationale et de l’impunité totale.
Dans cet article nous allons revenir sur les événements clés qui ont marqué le début de ce conflit.
1. La prise d’assaut du poste frontière de Kagitumba
Nous sommes aux environs de 10h00 du matin, l’adjudant Gasore Commandant du détachement de Kagitumba déployé au poste frontière s’était levé de bonne heure afin de procéder à l’appelle de ses hommes au campement avant de se diriger à la hauteur de la barrière au poste militaire avancé. Il est ensuite revenu afin de rédiger son rapport dans lequel il n’y avait rien de particulier à signaler.
C’est à ce moment-là que des individus en uniforme de la NRA (National Resistance Army) l’armée national Ougandaise franchissent le pont. Ils avaient coutume de le faire pour échanger ou partager un verre. L’adjudant Gasore avance vers eux pour leur demander le motif de leur visite, il est immédiatement désarmé et fait prisonnier. Au même moment des militaires Ougandais passe à l’assaut du campement. Face à cette situation l’opérateur radio eu juste le temps de lancer un message de détresse avant de détruire la Radio. Il quitte ensuite son local et s’enfuit.
L’Adjudant Gasore sera exécuté avec la plupart de ses hommes.
L’information réceptionné par le centre de transmission il est ensuite relayée par l’officiers des transmission le Commandant Emmanuel Kanyandekwe aux officiers de l’État-Major de l’armé en pleine réunion de mise au point hebdomadaire comme chaque lundi
« Nous sommes attaqué venez à notre secours » puis silence radio. Le centre de transmission essaya d’entrer en contact avec l’opérateur de Kagitumba en vain.
Le chef d’état-major adjoint le colonel Serubuga Laurent qui dirigeait la réunion interrompt immédiatement la séance. L’état-major relaie l’information à toutes les unités en informe le ministère de la Défense ainsi que l’Etat major de la Gendarmerie
2. La réaction des FAR (Force Armée Rwandaise)
La riposte tarde à s’organiser. Le président Juvénal Habyarimana, le chef d’état-major général et le chef suprême des armées était absent. Il était en visite à Neywork où se tenait une conférence organisée par l’UNICEF.
Dès le début de l’attaque le président est tenu régulièrement sur la situation par voie téléphonique des instructions et des directives sont données via le même canal.
Il rentre précipitamment pour être aux commandes en étant sur place et de gérer la crise, malgré les propositions avancées par Washington selon lesquelles un asile lui serait accordé s’il en faisait la demande. Il opte plutôt pour rejoindre ses hommes et combattre à leur coté l’ennemie.
L’une des premières revendications du FPR lors de l’attaque était le retour des réfugiés Tutsi rwandais qui vivaient en Ouganda et pourtant des pour parler avec le HCR et l’Ouganda étaient en cours. L’attaque a été précipité afin de mettre en péril ses négociations
Passant par la France la Belgique et le Zaïre de Mobutu pour demander du soutient il arrive à Kigali le 4 octobre. On apprendra par après que les munitions demandées à la Belgique lui sera refusé et livré plus tard au FPR après la prise de Kigali par ce dernier quatre ans après.
Entre temps sur le front, le Major Stanislas Hakizimana, Commandant de la compagnie Mutara se trouvant en première ligne a le devoir de se porter vers l’avant afin de répondre à l’appel de détresse à l’aide de son détachement. La même unité reçois l’ordre de l’état-major de recueillir plus d’information sur l’ennemi. Il quitte le camp en début d’après-midi à la rencontre d’un ennemi dont il ignore la force et l’effectif.
Le commandement des FAR envoie une unité de reconnaissance motorisé en renfort à la compagnie Mutara. Cette unité est composée d’une compagnie du bataillon para commando et d’un escadron de reconnaissance son commandement est confié au Lieutenant-Colonel BEM Munyarugarama Phineas.
Un bataillon de Gendarme dont la mission le matin même était d’aller former le groupement de gendarmerie à Ngarama est métamorphosé en unité de combat dès son arriver à Kigali. Il sera engagé sur l’axe Kayonza – Gabiro sous le commandement du Major Paul Rwarakabije.
A 14h00 2 hélicoptères de l’escadrille d’aviation décollent à Kanombe pour une mission de reconnaissance. Ils reviennent, une heure et demie plus tard confirmant l’information capté sur les réseaux à 10 h 00 selon laquelle le pays a bel et bien été attaqué.
Le 2 octobre dans l’après-midi l’États Major envoie 3 compagnies, une du CI Bugesera une du Bataillon Huye et une autre du Bataillon Ruhengeri ainsi que des éléments de l’ESO pour renforcer l’axe de Kayonza – Gabiro. Cette unité sera placée sous le commandement du Lieutenant-Colonel Innocent Rwanyagasore.
3. L’attaque de Kigali
Le 4 octobre l’état-major est informé d’une éventuelle attaque de Kigali la Capital. Il ordonna au plus grand des troupes de se retirer des zones de combat du Nords – Est afin de venir défendre la capitale.
Était-ce un renseignement livré au FAR et qui a permis d’empêcher la prise de la capitale par les rebelles les tout premiers jours ? ou tout simplement une stratégie de diversion qui visait à faire replier les troupes des FAR vers la Capital afin de laisser le champ libre à la progression du FPR dans le Nord Est du Pays ?
Certains éléments poussent penser à cette dernière option.
En effet l’information prévenait de l’ambassade des États Unies d’Amérique.
Ces derniers ont été fortement impliqués au coté du FPR en lui accordant un appui diplomatique sans égal ainsi que militaire à partir de l’Ouganda voisin.
De plus la personne qui aurait relayée l’information est un certain Léonidas Rusatira qui se révèlera plus tard être parmi ces officiers qui avaient été prévenu que Habyarimana avait été lâché par les occidentaux et que cela ne servait à grand-chose d’empêcher le FPR de prendre le pouvoir. En d’autres termes il était du camp adverse depuis le début du conflit.
En tous les cas la capitale Kigali deviendra dans la nuit du 4 au 5 Octobre le théâtre de tirs à l’arme lourde et de fusils d’assaut. Des combats ont eu lieu à quelques centaines de mètres du plateau, zone qui abrite la Radio National et de la Présidence ainsi que l’État-Major de l’armée pour ne citer que les endroits les plus importants.
Plus tard des officiers du FPR en évoquant les militaires des FAR qui leurs ont causé plus d’ennuie avouerons que les patrouilles misent en place par le Lieutenant-Colonel Aloys Ntiwiragabo les auraient empêchées de manœuvrer dans la capitale comme cela avait été prévu.
Pourtant certains politiciens de l’opposition politique tellement occupés à vouloir diaboliser le président Habyarimana Juvénal à tout prix, arriveront à prétendre que les coups de feu qui retentissaient dans la capitale cette nuit-là étaient l’œuvre d’une manipulation visant à rafler la population Tutsi afin de les emprisonner injustement. Cette version sera reprise par le FPR dans sa propagande lors de la conquête illégitime du pouvoir.
Rugamba Serge
Merci beaucoup pour nous rappeler cet ignoble attaque de maquisards qui se sont aujourd’hui appropriés le Rwanda ses habitats est leurs biens, les menant en souffrances sur souffrances, et maintenant tout le monde souhaite vivre comme avant quant les Intenzi Inkotanyi n’avaient pas pointé leurs nez au Rwanda
Inzirabwoba nous les garderons dans nos cœurs pour toujours.
Où que vous soyez , restez fiers du travail accompli.
Urugamba ruracyakomeje..
Turi kumwe kandi umugambi numwe.